Dans les années 1930, la consigne en verre a su tirer ses avantages pour satisfaire le consommateur. Aujourd’hui, nous menons des actions pour limiter l’impact du plastique sur notre planète et cela passe également par cette méthode verte. Il y a encore du progrès à faire quand nous constatons qu’un Français jette, en moyenne, 180 bouteilles en plastique à usage unique par an. Ne serait-il pas alors judicieux de revaloriser un processus jugé dépassé et de le placer comme un élément central de la transition écologique ? Nous allons voir les raisons pour lesquelles nous devons développer la consigne en verre.
L’histoire de la consigne : ses objectifs et ses difficultés
L’idée ne date pas d’hier ! En 1799, la société de sodas en bouteille A. & R. Thwaites & Co, basée à Dublin, est la première à mettre en place un système de consigne. Elle effectue la reprise d’une douzaine de bouteilles au tarif de 2 shillings. Voyant le succès rencontré, le concept perdure au sein de l’entreprise et s’observe chez les concurrents, jusqu’à s’exporter à l’étranger.
Personne n’aurait pensé que cette petite innovation susciterait, bien plus tard, un élan écologique. Pendant l’ère industrielle amorcée au Royaume-Uni, les personnes n’étaient pas aussi investies que maintenant car les enjeux économiques prédominaient. Le progrès technique, les nouvelles méthodes de productions et l’augmentation des machines industrielles constituaient le fil de l’actualité.
Malgré tout, la consigne parvient à se faire une petite place. Sur notre territoire, elle connaît un essor assez spectaculaire. Voici la définition rapportée par le site Reconcil.
Le principe de la consigne est de faire payer au consommateur une petite somme supplémentaire en échange du prêt d’un contenant réutilisable.
Le programme de la consigne s’inscrit donc dans un cercle vertueux avec plusieurs objectifs clairs :
la baisse des coûts de production dans la création de nouvelles bouteilles ;
la diminution de la consommation des ressources naturelles ;
le réemploi des contenants par des techniques de lavage et de nettoyage ;
la fidélisation du consommateur avec une gratification.
La méthode est bénéfique pour tous les acteurs directs et développer la consigne en verre semble être une évidence. Or, cette dernière n’a plus fait l’unanimité sur le territoire à partir des années 1970. Elle est même vouée à la disparition, une vingtaine d’années plus tard. En effet, la cause principale est due à l’apparition d'un sérieux concurrent : le plastique.
Depuis l’ère des Trente Glorieuses, la matière se répand à une vitesse fulgurante. Cependant, cette invention, considérée comme un symbole de la modernité, est maintenant décriée par plusieurs pays à cause de ses propriétés polluantes et nocives pour les êtres-vivants.
Pour information, le plastique est un composé chimique complexe obtenu à partir du naphta, lui-même dérivé du pétrole, qui a été raffiné à de nombreuses reprises. Il y a pire encore : en incitant les consommateurs à pratiquer le « tout-jetable » et le traitement des déchets plastiques, la consigne en verre n’est désormais plus rentable. Cela vient notamment du principe du pollueur-payeur qui autorise les sociétés à produire des matières plastiques en échange d’une contribution financière versée aux collectivités concernées.
Institué par l’OCDE, ce principe définit concrètement la fin d’une découverte âgée de deux siècles : une situation alarmante que déplore Flore Berlingen, directrice du centre national d’information indépendante sur les déchets (Cniid), en 2014. Pour en savoir plus, lisez cet article sur l’abandon de la consigne en France.
Des acteurs économiques et bénévoles investissent pour développer la consigne en verre
Alors que l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) souhaite voir les différents résultats des opérations sur les consignes en plastique, plusieurs acteurs économiques démontrent un non-sens écologique. L’institution gouvernementale a revu ses positions en publiant une étude sur le sujet, présentant à la fois les bénéfices et les limites potentielles pour développer la consigne en verre.
Bien que celle-ci ait connu des difficultés à cause de sa rentabilité, des collectifs d’associations et d’entreprises veulent la revoir sur le devant de la scène, en créant des réseaux de distribution et de collecte.
C’est dans ce contexte que le réseau « Alsace consigne » a pris son envol. Né dans la région Grand-Est, il fait partie des premiers, dans sa catégorie, à rassembler plusieurs membres pour freiner l’essor des bouteilles plastiques en France. Désormais, il ouvre plusieurs champs d’actions en traitant d’autres types de contenants (plats alimentaires, bocaux, pots à confiture, etc.). Il favorise également l’implication de partenaires locaux (barmen, hôteliers, restaurateurs, cavistes, droguistes, etc.) afin de pérenniser la pratique.
Preuve en est que le verre, considéré comme un matériau dépassé, présente de multiples avantages. Outre la fabrication des bouteilles pour un premier usage, la réutilisation de ces dernières offre la possibilité d’avoir un cycle de production qui consomme beaucoup moins d’énergie et de ressources naturelles avec des perspectives économiques en prime :
L’apport en eau est beaucoup moins conséquent.
Les gaz à effet de serre sont diminués de 85 %.
La bouteille de verre peut être réemployée une cinquantaine de fois.
Des initiatives locales sont enclenchées pour diminuer la fréquence des déplacements entre les différents acteurs.
De nouveaux emplois sont créés pour nettoyer les bouteilles et les revaloriser.
Des partenariats naissent entre les propriétaires des sites de production et les investisseurs dans la consigne en verre.
Des économies sont réalisées sur l’achat et la production des matières premières.
Avec l’augmentation de ces facteurs, il existe des sociétés, des associations ou des personnes qui proposent un service plus large ou qui veulent l’étendre dans leur région :
Auvergne-Rhône-Alpes : Dabba.
Bourgogne-Franche-Comté : l’association « J’aime mes bouteilles ».
Bretagne : Drink Dong avec son système de livraison.
Centre-Val de Loire : Rempil’it.
Corse : Julien Paolini, représentant du groupe “Femu a Corsica” avait présenté une motion, en 2019, pour instituer un projet de consigne.
Grand-Est : le réseau Alsace consigne.
Hauts-de-France : La Consignerie.
Ile-de-France : Le réseau consigne et réemploi IDF.
Normandie : Suivez la consigne.
Nouvelle-Aquitaine : La consigne bordelaise.
Occitanie : Oc’consigne.
Pays de la Loire : Bout’ à Bout’.
Provence-Alpes-Côte d’Azur : La consigne de Provence.
Des projets d’expérimentation sont lancés en Martinique, en Guadeloupe et à la Réunion mais la quasi-totalité des DOM-TOM doit être pourvue de ce système.
Pour résumer, voici une vidéo qui illustre très bien l’intérêt de consigner les bouteilles en verre, proposée par par la fondation « Pour la Nature et l’Homme ».
Retrouvez bientôt la consigne en verre au sein de mon entreprise et optez pour des solutions lavables respectueuses de l’environnement ! Rendez-vous sur la page du contenant pour connaître ma démarche et suivre la transition.
Vous l’aurez compris, le verre n’en a pas fini avec nous ! C’est un matériau qui mérite une revalorisation et qui peut offrir beaucoup de bien pour notre planète. Tous les projets entrepris par les professionnels, qu’ils soient directs ou indirects, partagent ces objectifs. Si ces derniers sont convaincus, pourquoi ne pas élargir le cercle en incitant les consommateurs à l’adopter définitivement ?
Si cet article vous a plu et vous a permis de comprendre les raisons pour lesquelles la consigne de verre est un atout, partagez-le sur vos différents réseaux !
Article rédigé par Yves-Marie Hameaux
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Sources :
Site de l’ADEME, Étude sur la consigne du verre pour réemploi
National Geographic, Le plastique en 10 chiffres
Les Echos, Comment l’Alsace rêve de développer la consigne du verre ?
Zero Waste, Consigne pour réemploi : pour qu’elle revienne (enfin)
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